WEB BD ILLUSTRATION ANIMATION SOUND DESIGN FIGMA

Suzanne à 94 ans, elle a été placée par sa famille en soins gériatriques il y a de ça une année approximativement, elle ne sait plus bien. Suzanne n’a que pour simple compagnie le bruit des machines qui l’entourent et les variations lumineuses des écrans. Elle sombre petit à petit, jusqu’au jour où Paro entre dans sa vie.

Pour ce projet j’ai souhaité m’orienter dans un registre contemplatif et émouvant. J’ai choisi d’illustrer un exemple concret et non fictif afin de faire naître des questions éthiques et critiques sur un usage quotidien de robot. Ce projet n’a pas pour but de faire de la pub ou émettre une critique négative de Paro. Il invite à une lecture lente et à un engagement émotionnel de la part de lae lecteur•ice. Cet investissement permet de se confronter à la chute et d’en avoir sa propre interprétation. J’ai décidé d’inclure une cinématique de fin plaçant Paro dans son contexte réel afin de mieux comprendre de quoi il s’agit. Par ce biais lae lecteur•ice vit l’expérience à la manière d’une personne à qui est confiée Paro, d’abord attendrie par son aspect mignon et ses actions, puis face à la révélation qu’il s’agit d’un robot.

Dans ce récit, j’ai fait le choix d’avoir recours à de l’illustration manuelle qui ajoute une dimension sensible. Il y a volontairement peu de couleur et une omniprésence du noir. En effet, la palette violette permettait de vraiment entrer en contraste avec la lumière verte fluo et être en harmonie avec la lumière chaleureuse du Paro. Les visuels sont animés et représentent une énergie parasite impactant directement Suzanne et son environnement proche. Cette forme de vie pesante se répand, s’accélère et se saccade au fil de l’histoire rendant la présence des machines de plus en plus présente et angoissante. Les images défilent avec un effet de fondu pour apporter de la lenteur et appuyer le quotidien qui semble long, cet effet à un délai qui augmente au fur et à mesure que l’histoire progresse pour témoigner d’une lassitude et d’un quotidien où tout se mélange. L’ajout d’une bande son fonctionnant de la même manière qu’un gif, c’est-à-dire en boucle, sans variation cela nous empêche de nous échapper de ce récit, comme Suzanne de son quotidien.